La photographie architecturale en version géométrique et pastel
George Byrne et l'architecture en photo
Devenir photographe d’architecture ne s’improvise pas. Si un bon photographe pourra jongler entre les portraits, les paysages, l’architecture et tout autre sujet, cette discipline demande un sens de l’observation et du placement de l’objectif particulièrement développé. Le photographe professionnel George Byrne en a fait sa spécialité dans un cadre particulièrement propice : Los Angeles et ses architectures aux couleurs pastels baignées de lumière.
Apprendre à photographier l'architecture
Pour apprendre à photographier l’architecture, qu’il s’agisse de bâtiments monumentaux, religieux, modestes, colorés ou ternes, il est important de former son œil. C’est justement ce qu’a fait George Byrne avec sa série baptisée Post Truth, qui présente de vibrantes photographies des paysages architecturaux de Los Angeles.
Ces photographies aux couleurs pastels sont le résultat de cinq années de travail de l'artiste australien qui a déménagé dans la cité des anges en 2014. Il déclarait sur son site : "Ces cinq années marquent pour moi une période frénétique de création, une période où ma vie quotidienne a complètement changé. Je suis passé d'un dans des cafés à Los Angeles... à celui d'artiste à plein temps ayant deux ou trois expositions par an dans des galeries internationales. Les images du livre illustrent cette évolution". Car oui, cette série a fait l’objet d’un superbe ouvrage baptisé Post Truth.
Ce recueil photographique permet aussi de comprendre l’évolution de l’artiste dans sa carrière de photographe professionnel. Comment il est parvenu, au fil du temps à apprivoiser, et son matériel photographique, et son nouvel environnement. C’est ainsi qu’il est tombé amoureux de cette ville et de ses architectures basses issues de la culture du sud de la Californie, ou peut-être de sa lumière si particulière, de sa flore emblématique et de ses façades de stuc au teintes pastels.
Le travail de George Byrne
Le travail de photographe de George Byrne navigue sans cesse entre l'observation brute des bâtiments et des rues, et dans des compositions plus métaphoriques et abstraites, qu’il obtient en plaçant son objectif de manière à ne capturer que des détails énigmatiques.
Lors de sa formation à la photographie, George Byrne a étudié au Sydney College Of The Arts. Son œil de photographe s’est ensuite façonné au gré de ses voyages qui l’ont amené à s’installer définitivement à Los Angeles. Ses photographies grands formats dépeignent parfaitement la beauté qui se cache derrière le quotidien de cette ville fourmillante de vie. L'artiste puise son inspiration dans les lignes épurées des façades, dans l'étrange clarté de l’architecture moderniste. Un travail qui s’inspire ouvertement de l’exposition historique New Topographics de 1975 à la George Eastman House de Rochester. Cette exposition photographique rassemblait huit jeunes artistes américains, représentatifs de la génération émergente de photographes de paysage, auxquels s’était joint le couple allemand Bernd et Hilla Becher.
Comme le précise le site de la MEP (Maison Européenne de la Photographie) : « Tous s’écartent du paysage “naturel” et questionnent le paysage industriel voire post-industriel d’une façon frontale, dénuée de tout romantisme, celui-ci étant considéré comme quelque peu naïf à l’époque de la guerre du Vietnam et des émeutes raciales. » Une très belle sélection d’ouvrages sur cette thématique est d’ailleurs disponible ici.
George Byrne crée des photographies qui dépeignent des surfaces et des paysages quotidiens comme des abstractions picturales. Un sujet fermement ancré dans le quotidien urbain qui résonne comme une ode à la photographie d’architecture dans ce qu’elle a de plus épurée et graphique.